Paroles Indiennes

Notre monde occidental a pour règle de juger le génie des civilisations à l'ampleur des traces qu'elles laissent derrière elles: monuments, églises, fortifications militaires, etc... A cette aune-là, la civilisation indienne ne pèse pas bien lourd et sa quasi disparition peut paraître un détail de l'histoire.
Pourtant, ces peuples ont parlé avant d'être définitivement vaincus. Et nous restons confondus devant ces brides de voix et ce qu'elles laissent présager de leur spiritualité. Ces hommes (qui ne bâtissaient ni pyramides ni cathédrales) avaient trouvé leur juste palce dans le cosmos, au sein d'une Nature qu'ils respectaient et adoraient. Ils ne cherchaient pas à accumuler richesses et bien-être, mais à se forger une âme forte en harmonie avec le monde. Savoir s'intégrer respectueusement à l'univers des forêts ou des plaines, savoir reconnaître l'étincelle du sacré dans chaque parcelle de la vie... voilà l'essentiel de leur philosophie.
Quand la cupidité qui animait les conquérants venus d'Europe, on comprend que le dialogue était impossible entre les deux manière aussi opposées d'envisager l'existence. Cependant, face à l'avancée impitoyable des colons, les Indiens d'Amérique ont sans cesse recherché un consensus qui leur permettrait de continuer à vivre en paix selon leur antique manière... Mais pour l'homme blanc, il n'y avait pas de consensus possible en dehors de la déportation et l'extermination. Et c'est sans doute là l'un des aspects les plus poignants des textes que nous publions dans ce livre : des hommes cherchant à s'expliquer, à se faire comprendre face à des sourds qui ne veulent pas entendre... et qui préjugent orgueilleusement de leur qualité de "civilisé" pour s'arroger tous les droits.
On sait à quel cortège de crimes (massacres, spoliations, traités signés et aussitôt bafoués...) la confrontation a donné lieu. Mais il n'est plus temps de pleurer sur l'anéantissement physique du monde indien, il n'est plus temps de rager sur un génocide aussi abominable que stupide; l'urgence est aujourd'hui de s'interroger sur ce que leur spiritualité (ce que l'on retrouve vivace au travers de ces écrits) peut apporter à l'avenir de l'homme.
Face au désarroi dans lequel se trouve plongé notre monde matérialiste, la sagesse Indienne apparaît comme une source toujours vive. Ces "paroles" ne pouvaient donc qu'inaugurer une collection cherchant à mettre à la portée de tous les textes clés de la spiritualité éternelle.
Chez Albin Michel Collection carnet de sagesse. Propos recueillis par Michel Piquemal (Photographies d'Edward S.f Curtis).
Pieds nus sur la terre sacrée

Cet ouvrage rassemble des textes du patrimoine oral et écrit des Indiens d’Amérique du Nord. Ils restituent, sur trois siècles, la vision à la fois mythologique et réaliste que les tribus ont de leur propre histoire et de l’avenir du monde. Ils sont accompagnés des photographies d’Edward Curtis (1868 - 1952) qui visita pendant trente ans plus de quatre-vingts tribus dans tous les Etats-Unis. Ces photographies sont uniques et célèbres dans le monde entier.
Editeur(s) : Denoël . Collection : BEAUX LIVRES. Date de Parution : 1984 . Présentation : Broché - 540 g - 18 cm x 24 cm.
Prophéties Indiennes

Ce petit recueil aide bien à comprendre un aspect de la pensée amérindienne. Les prophéties ont toujours été pour les Indiens un moyen de transmettre leurs croyances et aussi de faire appréhender au monde bien des dangers qui le menace. Ce livre donne la parole à plusieurs tribus qui toutes démontrent, de manière positive ou négative, les événements passés et à venir.
Editions du Rocher. Collection ''Nuage rouge''. 1995. 48 pages. 19x13. Relié.Textes sélectionnés et traduits par Claude Dordis. Avant-Propos de Claude Dordis. Illustré de photographies en sépia.
Quanah Parker

La dernière en date, et sans doute la meilleure, disons la plus aboutie des biographies du grand leader des Kwawadis comanches. Le fils de Cynthia Ann Parker, dont la mère fut enlevée jadis (voir Alan Le May ''La Prisonnière du désert, Editions du Rocher Collection ''La Légende de L'Ouest), fit beaucoup parler de lui après victoires et reddition finale en 1875. Quanah, par ses origines et son parcours reste à jamais dans l'histoire comme le chef comanche mythique. De 1875 à 1911, année de sa mort, il joua, dans la réserve, sur les autres Indiens, un rôle central et influent. L'auteur s'appuie sur sa profonde connaissance des relations entre Indiens et Blancs, du mode de vie dans les réserves, de la politique indienne menée par le gouvernement et des conflits émaillant les relations entre les Etats du Texas et de l'Oklahoma. Quanah sut faire preuve de progressisme et matière d'économie et de politique en refusant toute compromission sur les aspects les plus fondamentaux de sa tribu.
WILLIAM T. HAGAN. Editions du Rocher. Collection "Nuage rouge". 1998. 212 pages. 22x14. Broché. Traduit par Augustine Mahé. Une carte des réserves indiennes en début de volume. Préface de l'éditeur américain Richard W. Etulain. Préface de l'auteur. Photog
Que sont les Indiens devenus ?

Plus que la guerre, la maladie, c'est l'imposture qui depuis 1492 s'acharne à détruire les identités des nations indiennes d'Amérique. L'auteur ''Indien'' cherokee/creek, démontre comment les Euro-américains et leurs gouvernements ont spolié ces peuples, dénonçant de fait les subtils agencements linguistiques qui tendent à inférioriser aujourd'hui encore les Indiens. Ainsi de l'utilisation et de la perception voulue de leur image dans l'inconscient collectif occidental par la littérature, le cinéma, la publicité, les médias anciens comme nouveaux, le sport et le droit. Le New Age ainsi que les Hommes-médecines et chamanes de pacotille - Indiens ou non Indiens - ne trouvent pas grâce à ses yeux du fait avéré de mystifications préméditées et parfois issues de l’ignorance. A ce titre, on remarquera que les trois grands hommes-médecine lakotas, Black Elk, Fools Crow et Mathew King ne sont pas dans la ligne de mire du livre, et pour cause : ils n’ont jamais rien vendu, se sont toujours tenus à l’écart des forfanteries qui ne vendent que de l’illusoire. Reconnus unanimement par leur peuple, ils ne sont pas conspués comme certains lorsqu’ils reviennent dans la réserve après un grand tour dans les villes d’Amérique ou d’Europe où souvent, ils font prendre des vessies pour des lanternes à des auditoires ébahis et hélas, persuadés qu’ils sont les seuls à pouvoir représenter (en réalité, personne ne peut représenter quelqu’un sauf délégation spéciale, un individu est un individu et ne représente que lui-même; un Scott Momaday, s’il parle d’autres Indiens, de sa tribu ou d’autres, ne s’arroge jamais le droit de causer en leur nom et d’ailleurs, ça ne lui viendrait même pas à l’idée ! c’est un exemple), leur tribu, parler au nom de ses membres et bien souvent au nom de toute l’Amérique indienne. Pilules faciles à faire avaler pour ces auditoires, proies idéales qu’ils trouvent dans de nombreuses associations, écoles, universités, colloques, municipalités, médiathèques, d’autant plus aisé après avoir organisé pour les gogos des sweet lodge payants et parfois, mixtes, ce qui va totalement à l’encontre de la véritable tradition et qui l’offense gravement.
(" Nuage rouge " n’a jamais donné la parole à de tels personnages et ne le fera jamais…) Comme un certain Gustave Flaubert, Churchill expectore son fiel sur ceux qui alimentent leur fonds de commerce par les divulgations et des utilisations commerciales qu'ils font des religions indiennes. S’attaquant aux textes de loi, relevant point par point tout ce qui remet en cause les souverainetés des nations indiennes, l’auteur démonte tous les mécanismes de manipulation par le langage, les comparant – à l’aide de données historiques mais aussi juridiques, sociologiques, psychologiques et linguistiques – à la propagande nazie. Le texte bouscule tout, ne laisse tranquille personne. Churchill frappe là où ça fait mal et le sentimentalisme pro-indien excessif, issu la plupart du temps qu’une vaine quête d’identité, de transferts, d’un rousseauisme naïf ne s’en relève pas. Il résulte de ce texte brillant, de cet exercice périlleux, unique, une sévère remise en question pour qui, et quelle qu’en soit la raison, son origine, de près ou de loin s’intéresse à ces peuples. La pilule est amère mais ô combien salvatrice. Pour répondre enfin à certains spécialistes ou néophytes, autodidactes, militants, hobbyistes-indianistes, faux chamanes ou aspirants hommes-médecine Indiens comme non-Indiens, il fallait cet ouvrage de colère raisonnée qui met à jour toutes les turpitudes qui depuis 500 ans prolifèrent sur le dos des Indiens. La mise à nu de toutes les impostures montre que, mieux que la guerre, elles risquent de venir à bout de la miraculeuse résistance indienne.
Ward Churchill, creek/cherokee, est co-directeur du Mouvement des Indiens d’Amérique du Colorado, Vice-président du Conseil anti-diffamation des Indiens d’Amérique, professeur d’Etudes Indiennes et de Communication à l’université du Colorado, directeur associé du Centre d’Etudes ethniques et raciales américain. Il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la question.
WARD CHURCHILL. Editeur(s) : LE ROCHER. Collection : NUAGE ROUGE. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Aline WEILL
Recettes typiques des Indiens

Collectionneur passionné de contes et de légendes, Bernard Assiniwi est Québéquois et bien sur Amérindien.
Il s'attache ici à nous dévoiler "cette petite partie", mais combien savoureuse, de la culture indienne : La cuisine.
Ce que le blanc croit avoir inventé en ce domaine pourrait bien avoir toujours fait partie de l'ingéniosité Indienne, laquelle a enseigné au "civilisé" Européen à cultiver et à consommer plus de vingt-neuf légumes inconnus du vieux continent ...
Surtout, et pour traditionnelles qu'elles soient, rien n'empêche ces recettes d'être merveilleusement apprêtées à la mode d'aujourd'hui.
De Bernard Assiniwi (Plusieurs éditions)
Récit d'une Indienne Ojibway

Les Ojibways, Algonquins des Grands Lacs du Nord-Est américain, sont appelés dans leur langue les Anishinabe, le Peuple Originel. Leur culture, comme celle de toutes les autres tribus, relève de la tradition orale, d'où l'importance de la mémoire, de l'écoute, de la parole. Ignatia Broker, de son nom indien Night Flying Woman (Ni-Bo-Wi-Se-Gwe), raconte une histoire qui s'inscrit dans la tradition, dans la continuité culturelle et spirituelle des Ojibways. Elle détaille, imprégnée de la mémoire de son peuple, ses us et coutumes au fil des siècles. De sa naissance aux premiers contacts avec les Blancs, puis à la dégradation des conditions de vie qui en découla, elle dit aussi sa vie, avec simplicité, humour, limpidité. Le contact avec une culture conquérante changea un mode de vie ancestral, mais la philosophie décrite par Night Flying Woman reste aussi essentielle qu'elle l'était par le passé. Dans ce récit la narratrice dit que la première génération ojibway entame le Cercle, et que les autres s'éloigneront des modes de vie indiens. Ce Cercle sera clos lorsque la cinquième génération agira à nouveau à la manière des anciens.
IGNATIA BROKER. Editeur(s) : LE ROCHER. Collection : NUAGE ROUGE. Présentation : Broché - 180 g - 14 cm x 22 cm Traduit de l'anglais (américain) par Sandrine Van Cleeve.
* Tarifs en €uros. Les tarifs sont donnés à titre indicatif et sont susceptibles d'être modifiés.