La religion des Sioux Oglala

Comme le dit l'auteur, ce livre présente la religion des Oglala et leur mythologie comme les modèles fondateurs de leur organisation sociale et tribale.
La population oglala se désigne sous le vocable d'Oceti Sakowin que l'on traduit par les Sept Feux du Conseil. Powers démontre à partir de cette appellation commune à beaucoup de bandes sioux que les oglala contemporains s'accordent avec les données de la mythologie. A l'inverse de la plupart des ethnologues qui posent comme acquise l'acculturation des Indiens, l'auteur recherche dans les structures sociales les éléments qui rappellent la culture traditionnelle. Si, sur les plans économique et technologique l'attraction du monde blanc est indéniable, on sera en revanche surpris de constater que l'indianité lakota perdure à travers les cérémonies, la vie de tous les jours, qu'elle a investi les institutions politiques de la réserve et l'église imposée par les Blancs. C'est aussi un bilan sur la misère sociale qui accable les Sioux.
WILLIAM K. POWERS. Editions du Rocher . Collection ''Nuage rouge''. 1994. 297 pages. 22x14. Broché. Traduit par Marie-Alix de Solage. Une carte des réserves indiennes en début de volume. Préface de l'auteur à l'édition française. Huit photographies en noi
Lakota Woman

Journal le Monde, Le 08 Mai 1992 :DOSSIER ETATS UNIS : RACINES CRISE ET DECLIN
Cauchemar indien
Avril 91. Missoula (Montana). Le salon de Jim Welsh, bibliothèque en bois ciré, canapé à fleurs et meubles cosy, ressemble à un intérieur bourgeois d'une douillette banlieue londonienne. " Mes deux grands-pères étaient black feet et mes deux grands-mères irlandaises. C'est une manière particulièrement inconfortable de symboliser l'histoire de ce pays. " De fait, avec son maintien parfaitement british et son visage brun et lisse d'Amérindien, Jim Welsh est le portrait idéal de ce qu'aurait pu être l'Amérique si le racisme et la haine ne s'étaient pas embarqués en même temps que les premiers colons sur le Mayflower.
Né en 1940 sur la réserve de Browning (Montana), James Welsh appartient à la tribu des Black Feet, mais cette appartenance, qui fait rêver une bonne part des gamins du monde occidental, fut un véritable cauchemar pour ceux qui durent la vivre au quotidien. Et c'est bien parce que l'histoire du peuple indien est douloureuse qu'Albin Michel a créé, avec l'excellent libraire Francis Geffard, la collection " Terre indienne ", qui se propose de publier, non pas des livres sur les Indiens, mais les œuvres écrites par les Indiens eux-mêmes. Il faut saluer ce vrai travail d'éditeur et se souvenir d'une interview accordée par Tony Hillerman dans laquelle une libraire navajo parlait de son bonheur à lire les fictions du romancier blanc et de sa douleur à pénétrer dans l'univers des écrivains indiens : " Ce sont des artistes, disait-elle. Leurs livres sont magnifiques, c'est vraiment de nous qu'ils parlent, c'est la réalité. Mais ils nous laissent tristes, sans espoir... "
Publié en 1974, l'Hiver dans le sang est le premier roman de Jim Welsh, et il faudrait avoir l'optimisme chevillé au corps pour trouver la moindre trace d'espoir dans cette dérive d'un jeune Indien hanté par les souvenirs de son frère aîné, mort sous ses yeux à l'âge de quatorze ans, de son père découvert gelé à mort dans un fossé, et du passé glorieux des guerriers, qui chevauchaient jadis à travers l'immensité des prairies, quadrillées aujourd'hui d'un réseau de clôtures barbelées. De bar en bar, de femme en femme, il rôde dans un monde de désillusions et trimbale son cynisme comme, autrefois, ses ancêtres leurs peintures de guerre. Seul bonheur fugitif dans cette fresque impressionniste d'un irréversible déracinement, ces moments d'empathie avec le vide fascinant des grands espaces et ce lien puissant avec la terre et le monde animal qui, comme les visions des Danseurs du soleil possédés par le peyotl, dissipe les nuages du temps et, en lui révélant l'état du monde avant la malédiction, lui donne la force de continuer à être indien. Cet étrange roman se lit comme on rêve. Il ne raconte pas d'histoire, mais nous balade dans les errances d'un être à qui l'on a confisqué le droit d'avoir des histoires, et les anecdotes s'enchaînent jusqu'à dessiner une ligne de sens que l'on parcourt, comme on regarde dans le grand ciel du Montana le vent écrire avec les nuages.
Dans ce roman de l'irrémédiable, deux personnages conservent pourtant la force de vivre en symbiose tenace avec le passé ; des femmes, bien sûr, la mère et la grand-mère du narrateur. C'est à ces femmes indiennes que Mary Crow Dog dédie son récit, intitulé simplement Lakota Woman ou Ma vie de femme sioux : " Une nation n'est pas conquise tant que le cœur de ses femmes n'est pas à terre. Une fois que c'est fait, peu importent la bravoure de ses guerriers et la force de leurs armes. " De ce proverbe cheyenne, elle a fait le sens de sa vie, et, à lire son livre, on comprend qu'une armée de soudards dotée d'une puissance de feu redoutable ait eu tant de mal à réduire quelques poignées de cavaliers isolées dans un territoire immense.
Si la double origine de Jim Welsh lui a finalement permis d'accéder à l'université et d'échapper aux formes les plus quotidiennes du racisme, celle de Mary Crow Dog ne lui a rien épargné du rêve américain... côté cauchemar. La misère des réserves, l'alcool et la drogue à quatorze ans, le sadisme des bonnes sœurs dans ces institutions catholiques où les jeunes Indiens étaient envoyés de force, histoire d'extirper d'eux toute trace d'une indianité vue comme une manifestation du démon, les parties de chasse à l'Indien organisées par les petits Blancs sous l'œil bienveillant des shérifs, la vie de Mary Crow Dog, bien au-delà des fictions qui ont tenté de rendre compte du même sujet, est un impitoyable coup de projecteur sur un génocide en marche que la conscience universelle s'acharne à ignorer.
Son salut, Mary l'a trouvé en rejoignant les révolutionnaires de l'AIM (American Indian Movement), en participant au siège de Wounded Knee, où une petite bande de guerriers enfin réunifiés occupèrent, pendant soixante-quatre jours et face à une armée de marshalls, de fédéraux et de red necks en furie, un des hauts lieux de la tragique histoire des Sioux. Elle l'a trouvé en s'unissant à Leonard Crow Dog, dernier descendant d'un illustre camp sioux et grand prêtre du culte du peyotl, qui, longtemps interdit, est la forme la plus radicale du renouveau de la civilisation indienne. Elle l'a retrouvé en s'engageant dans le dernier combat d'une nation très ancienne, dont le nom de chaque tribu évoque à la fois magie, courage et fierté. Il faut lire absolument ce livre bouleversant. Il faut en faire un immense best-seller. Et que ce soit notre manière à nous de dire à tous ces gardiens d'un ordre du monde magique qu'on ne les oublie pas, qu'on ne les oubliera jamais.
RAYNAL PATRICK
Mary Crow Dog. Chez Albin michel
Le cercle des nations. Voix et visions des indiens d'amérique

Les éditeurs de "Wisdomkeepers", les Gardiens de la sagesse, ont initié cet album : recueil de photographies et de textes d'artistes indiens qui proposent leur vision de la vie indienne contemporaine. Qu'ils soient photographes, écrivains, tous les Natifs parlent ici leur propre langue et créent leurs propres images. "Ce sont des textes et des photographies personnels", écrit Michael Dorris dans l'introduction. "Résonnant de la tension du témoignage individuel, ils transcrivent, comme de puissante empreintes digitales artistiques, ce que voient et entendent leurs créateurs."
Le Cercle des Nations, en abordant les problèmes complexes qui touchent la famille, la communauté indienne, la foi et la permanence du Peuple, remet en question l'idée selon laquelle les cultures natives font partie du passé, comme si les seuls "vrais" Indiens étaient les Indiens traditionnels. Ces textes et ces photos sont la preuve que la tradition vit aussi dans le présent, qu'elle évolue au fur et à mesure des changements qui s'opèrent dans les conditions d'existence.
De nombreux écrivains et photographes indiens ont participé à cet ouvrage dont Leslie Marmon Silko, Paula Gunn Allen, Nancy Ackerman, Charles Agel et Kenny Blackbird.
Editions du rocher Collection nuage rouge. Préface d'Yves Berger.
Le cercle sacré

Fils de Tahca Ustte, l'auteur du célèbre De mémoire indienne, Archie Fire Lame Deer a collaboré avec Richard Erdoes pour écrire ce livre qu'ils présentent comme le prolongement des mémoires de leur père et ami.
Le cercle sacré est le récit passionnant de la vie d'Archie, depuis son enfance sur la réserve de Rosebud, Dakota du Sud, jusqu'à nos jours où, afin de faire connaître la spiritualité et la culture de son peuple, il donne des conférences dans le monde entier rencontrant notamment le pape et le dalaî-Lama. Tour à tour militaire en Corée, figurant et cascadeur à Hollywood, il fut également cow-boy et chasseur de serpents à sonnettes. mais cette existence, parfois difficile, qui l'amènera à réévaluer les valeurs et la philosophie de son peuple, se transformera en une quête initiatique dominée par l’extraordinaire figure de son père. Engagé sur la voie de la tradition et de la spiritualité, Archie deviendra homme médecine.
Ce livre, qui dévoile le sens des cérémonies sacrées du peuple Sioux et décrit avec précision la cosmologie des Lakotas, nous fait partager les interrogations, la quête spirituelle de cet homme d'exception, imprégné de sa religion et de sa tradition, mais dont la réflexion s'ouvre à l'humanité toute entière. Le cercle sacré prend ainsi les dimensions de notre planète.
Chez Albin michel de Archie Fire Lame Deer
Le livre des Indiens Navajos

Pour la première fois en langue française, un - le - grand texte religieux sur la mythologie Navajo.
Issu d'une tradition orale séculaire, le Diné-Bahané est le discours des origines ou l'histoire vraie du peuple navajo. Au commencement, le futur peuple du Dinétha vit dans des univers souterrains sous l'aspect d'animaux divers, notamment d'insectes. Par métamorphoses successives dans cinq mondes différents, les Navajos se rapprochent de la configuration humaine pour aboutir à l'émergence finale. L'ouvrage contient des enseignements profonds sur les notions de morale et d'harmonie des Diné. Ce texte sacré, aux confins de la poésie et du fantastique, nous permet de découvrir une autre Amérique que celle de 1492, parcellaire et orientée. Grâce à la transcription de l'auteur, l'avènement de l'Homme selon les Navajos nous est ici restitué.
PAUL G. ZOLBROD. Editions du Rocher. Collection ''Nuage rouge''. 1992. 508 pages. 23x14. Broché. Traduit par Philippe Sabathé. Remerciements. Guide élémentaire de prononciation des mots navajos. Introduction de l'auteur. Notes. Glossaire des mots navajos
Le livre du Hopi

Cet ouvrage est celui de la parole hopi. Ce n'est pas un ouvrage de spécialiste, encore moins une prétendue études psychologique, et surtout pas un compte rendu d'anthropologue. C'est la présentation d'un mode de vie profondément enraciné dans la terre continentale américaine, une manière de vivre dont l'évolution a été marquée par les forces vives du lieu qui de leur sceau indigène imprègnent aussi bien la plus haute montagne que le plus minuscule insecte, une civilisation encore à venir.
Les Hopis ne se présente pas comme un groupe d'hommes à part dans un univers où ils se marqueraient par leur originalité ; ils sont aussi certains de la nature de leur futur que de celle de leur passé. Ce livre commence donc par une Genèse. Il y aura aussi une sorte d'Ancien Testament à propos des mondes antérieurs décrits, vécus, et un Nouveau Testament pour le monde actuel. Ces récits conduisent à la révélation d'un cérémonial ésotérique dont les principes essentiels rapportés ici sont aussi sacrés pour les Hopis que le sont pour notre culture ceux de la Bible judéo-chrétienne.
Sotuknang, envoyé par Taiowa, le Créateur, déclara aux Premiers Hommes : « Je vous ai donné ce monde pour y vivre et y être heureux. Je vous demande une chose : sagesse, harmonie, et respect pour l'amour de votre Créateur ». Pour s'être écartés des préceptes de vies sacrés, ils connurent le malheur, les divisions, la destruction par le feu et l'eau, et l'émergence successive dans quatre mondes dont le dernier est celui que nous habitons. Ainsi débute l'histoire de ceux qui affirment avoir été les premiers habitants de l'Amérique : conté par trente sages hopis, ce récit cosmogonique retrace la Genèse de leur peuple, la constitution des clans, les migrations séculaires sur le continent jusqu'à l'établissement au village d'Oraibi, la rencontre de l'homme blanc et les conflits avec les Navajos. Les Hopis, pacifiques et religieux, respectent une tradition au symbolisme impénétrable. Dépositaires de ce savoir, les Anciens ont bien voulu livrer à l'auteur leurs cérémonies kachina et lui révéler le sens de leurs rituels. Aussi spirituel que purement ethnologique, le Livre du Hopi est l'équivalent pour le monde indien des plus grands textes fondateurs et mythologiques ainsi de la Bible, du Coran ou encore du Popol Vuh des Mayas.
Histoire, mythes et rites des Indiens hopis traduit de l'anglais (américain) par Marcel Kahn.
Le peuple de l'ombre

Qu'est-ce donc qui avait fait mourir, au cours des années, tous ces Indiens Navajo, jadis miraculeusement épargnés lors de l'explosion d'un puits de pétrole? Un sorcier, sans nul doute. Mais un Blanc ou un Peau Rouge ? Et par quel sortilège? Par quelle maladie? Et pour effacer les traces de quel crime astucieux et profitable? Telles étaient les questions que se posait Chee, le policier de la Réserve indienne, sans se douter d'abord que son enquête le mettait en grand danger de mort.
Folio N° 18 de Tony Hillerman
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